Par Alex Marchal, Directeur Général IRD Immo
Depuis vingt ans, le secteur de l’immobilier tertiaire a connu une mutation radicale. Ce qui relevait autrefois de l’isolation thermique est devenu un enjeu global mêlant performance énergétique, impact carbone, confort des usagers et engagement environnemental. Cette transformation touche aussi bien la conception que l’exploitation des bâtiments, et impose à tous les acteurs une montée en compétence permanente.
De la RT 2000 à la régulation environnementale globale
J’ai démarré ma carrière dans le secteur de la construction au moment où la RT 2000 venait tout juste d’entrer en vigueur. Pour l’époque, c’était une révolution : les entreprises du bâtiment devaient se familiariser avec de nouvelles exigences sur l’enveloppe thermique des bâtiments. Cette logique s’est progressivement renforcée avec la RT 2005 puis la RT 2012, qui ont introduit des notions de performance énergétique et de labellisation (comme le BBC – bâtiment basse consommation). Mais on restait encore centrés sur la performance thermique, sans véritable approche globale.
Ce tournant s’est opéré plus récemment avec une série de lois et décrets – réglementation environnementale RE2020, décret tertiaire, loi BACS – qui ont introduit une vision élargie de la performance immobilière. Il ne s’agit plus seulement de consommer moins d’énergie, mais de concevoir des bâtiments responsables à tous les niveaux : empreinte carbone, qualité d’usage, durée de vie, pilotage intelligent, modularité….
Diagnostic permanent et pilotage intelligent
Aujourd’hui, chaque propriétaire de bâtiment tertiaire est tenu de déclarer annuellement les consommations d’énergie de ses occupants, via une plateforme nationale, et de mener des audits réguliers sur la performance de ses actifs. En parallèle, la loi BACS (Building Automation & Control Systems) impose la mise en place de systèmes de gestion technique pour mieux réguler les équipements (chauffage, ventilation, éclairage…).
Cette évolution amène une nouvelle culture de gestion des bâtiments. Pour qu’un actif soit performant, il faut en permanence le diagnostiquer, le comprendre, l’optimiser et l’adapter à l’usage. Connaître la "température" du bâtiment, c’est comme chez le médecin : impossible de prescrire sans mesurer. On entre ici dans une logique gagnant-gagnant entre propriétaire et utilisateur : un bâtiment bien conçu et bien piloté consomme moins, est plus confortable, et dure plus longtemps.
De l’actif immobilier au levier d’attractivité
Chez IRD Immo, nous intégrons pleinement cette transformation dans notre manière de penser nos projets. Le bâtiment n’est plus seulement une coque technique : il devient un levier de performance pour l’entreprise utilisatrice. Les attentes des occupants – dirigeants comme salariés – ont fortement évolué. Ils recherchent aujourd’hui des espaces lumineux, serviciels, modulables, agréables à vivre, intégrés à leur territoire.
Dans le cadre de notre démarche visant à allier confort d’usage et performance énergétique, nous avons récemment lancé un projet exemplaire avec
Basic-Fit. La première chaîne européenne de clubs de fitness a choisi d’implanter son nouveau siège social français dans la métropole lilloise, sur la zone de la Pilaterie, à la frontière des communes de Wasquehal et Villeneuve-d’Ascq.
L’implantation du bâtiment a été pensée pour maximiser l’apport de lumière naturelle tout en maîtrisant l’exposition thermique, afin d’offrir un environnement agréable et économe en énergie. Cette approche globale reflète notre volonté de repenser la conception des espaces, en intégrant des critères de qualité de l’air, d’accessibilité à la lumière naturelle, de connectivité physiques entre les collaborateurs et de connectivité numérique. Ainsi, ce projet s’inscrit dans une logique d’immobilier responsable, alliant confort et sobriété énergétique.
L’immeuble a été pensé dans une logique d’immobilier durable. Il est construit en ossature bois, vise la certification BREEAM Very Good et le label BBCA, et intègre un système de récupération des eaux de pluie. Le parking comporte 126 places, dont 21 équipées de bornes de recharge rapide « à gestion intelligente » pour véhicules électriques.
Au-delà de ces caractéristiques, ce projet illustre une évolution importante dans la manière de concevoir l’énergie dans l’immobilier d’entreprise. Le bâtiment est en effet équipé d’une centrale photovoltaïque de 155 kWc. L’électricité produite sera utilisée en autoconsommation collective, pour alimenter en énergie renouvelable le campus Entreprises et Cités, et couvrir en moyenne 20% et jusqu’à 100 % de ses besoins électriques en période estivale.
Labels et certifications : outil d’engagement et de dialogue
Dans cette dynamique, les labels environnementaux (HQE, BREEAM, WELL, etc.) jouent un rôle essentiel. Ils permettent de structurer la démarche, d’impliquer les différents partenaires (promoteurs, investisseurs, utilisateurs), et de donner de la lisibilité sur les engagements pris.
Chaque projet fait l’objet d’un travail sur-mesure pour sélectionner le label le plus pertinent. Certains insistent sur la performance énergétique, d’autres sur le bien-être ou la qualité de l’environnement de travail. Ce choix se fait toujours en concertation avec les utilisateurs, car leur implication est une condition de réussite.
Une équipe pluridisciplinaire pour un immobilier responsable
Cette vision ne se décrète pas, elle se construit. C’est pourquoi IRD Immo s’appuie sur une équipe de 15 personnes aux compétences complémentaires : ingénierie, gestion d’actifs, data, développement durable, juridique… Tous sont mobilisés pour accompagner la transformation des usages, du montage initial jusqu’à l’exploitation du bâtiment.
Construire un immobilier d’entreprise durable, c’est anticiper et répondre aux attentes d’un marché, accompagner des mutations profondes de société, et bâtir avec les territoires une performance qui a du sens.
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